L'histoire d'Eighir et de ses compagnons (Terminé)

Allons, Eighir, tu sais bien à quel point je me fiche que tu puisses sortir ou pas. Tu as découvert il y a peu, il me semble, que je tiens autant à toi qu'un mort à la vie...
Eighir demanda, outrée :
Et pourquoi tu ne m'as pas tué, donc ?
Artanis haussa les épaules avec indifférence.
Tu peux m'aider à trouver la sortie maintenant, non ?
Eighir afficha une petite moue dubitative et lança :
En admettant que je le puisse, je ne vois pas pourquoi je ferais ça pour un homme qui ne m'aime pas et n'a pas hésité à me lâcher dès qu'il l'a pu...
Artanis se tourna lentement vers elle et sussura d'un ton mielleux :
Simplement parce que tu aurais aimé pouvoir sortir, et que me voir sortir serait une libération pour toi. De plus, moi sorti, tu seras la nouvelle maitresse de cette grotte, intéressant, non ? Pour finir, c'est ma vie contre la tienne... Je suis sûr que l'éxécution de ton cher mari t'a convaincu de ma capacité à tuer...
Eighir acquiesca.
Bah alors... On va par où ?

Cependant je ne démordais pas. Je lui en voulais de toute mon âme pour ce qu'il avait fait. Ma voix se fit comme un grondement. Même si je l'aidais, c'était de mauvaise volonté. C'était juste pour être libérée de sa présence haïssable.

"Si tu savais comme je te hais..."

Elle marcha alors loin devant, bien plus vite, d'un pas à la fois nerveux et rapide. Nous traversâmes le contour du lac et parvimes à la forêt. Je disparusdans les feuillages pour un temps indeterminé. Je revins peu après, un peu calmée et me mis à la hauteur d'Artanis pour lui indiquer le chemin à travers un autre carrefour. Mais quelque chose me tracassait.

"Mais tu le connais le chemin... Mon... "mari" a du te retrouver au moins à mi chemin. Hors nous ,n'avons fait le quart. Puis-je savoir en quoi, toi Artanis solitaire comme une chouette nocturne, tu as besoin de moi pour trouver ton chemin...?"

Tout en posant cette question, nous continuions à avancer à travers la forêt. La fortesse était déjà en vue, et pas une seule créature en vue.

Eighir, je ne sais pas où est la sortie. Ici, je peux me tromper beaucoup plus qu'ailleurs... C'est pour ça qu'il faut que tu m'aides !
Eighir acquiesca. Ils continuèrent d'avancer dans le silence jusqu'à la forteresse naine. Artanis annonça alors avec mépris :
C'est là haut qu'il m'a attrappé, ton "chéri". Je m'étais tué à monter et il lui a suffit de voler jusqu'à moi silencieusement pour m'attrapper. Il a dû me jeter un sort pour me rendre impuissant à ce moment là...
Eighir scruta la paroi naine.
Tu as vraiment escaladé tout ça ?
Artanis chercha des prises en répondant :
Oui.
Eighir se retint de rire en lui disant :
Mais j'ai des ailes, tu sais, je peux nous transporter tous les deux là haut.
Artanis se retourna vers elle.
Ah oui, c'est vrai. Mais alors, on peux chercher en volant une sortie à cet enfer, non ?
Eighir hocha la tête :
Oui, sans doute !

"Alors viens sur mon dos...."

Je sentis son poids lorsqu'il grimpa et fut suprise: pour sa corpulence, il ne pesait pas bien lourd. J'étendis mes ailes. Je décollais à la vertical,e malgré mon manque d'habitude, je me trouvais pas aussi maladroite que j'aurais pu l'être. Prenant de l'assurance, je m'élevais., pris appui sur le mur de la forteresse et filait à l'horizontal comme dans une piscine. Je nous fis contourner la foreteresse et survoler la forêt. Là j'atterris, n'étant pas sûre de pouvoir retrouver le Portail par la voie des airs.

"Maintenant, recherche manuelle..."

Nous nous étions alors mis à marcher, à la recherche de ce fameux partail.

Tu as une idée de par où commencer ?
Artanis, pour sa part, restait très dubitatif sur ses chances de trouver le portail seul. Il comptait justement sur Eighir pour lui montrer le chemin. Du coup, la réponse fut décevante :
Aucune idée.
Artanis soupira.
Tu dois bien avoir des moyens pour découvrir un portail, voire mieux : en faire apparaitre un, non ? Tu es une démone, et même si ça date de peu, tu doit avoir plein de super pouvoirs hors du commun...
Eighir regarda ses mains et murmura :
C'est possible, mais de là à ce que je les trouve, tu seras mort de vieillesse, et ce sera bien fait pour toi !
Artanis lui lança un regard assassin, mais ne dit rien pendant un certain temps. Comme rien ne se passait, il reprit :
Tu n'as qu'à essayer, ce ne coûte -normalement- rien...

Je soupirais et fis une moue dubitative. Je regardais mon pied s'amuser follement avec un brin d'herbe. Puis je m'étirais.

"Je n'ai jamais fait de magie tu sais. J'ai peur que le portail soit erroné.
- Ca ne peut pas être pire qu'ici.
- Je ne serais plus là pour t'en faire un autre, répliquai-je, un peu froissée."

Je me concentrais. Déjà je devais sentir la magie couler dans mes veines, ce serait un bon début. Voilà qui était fait: je sentis aussitôt de doux picotements le long de ma main, mon poignet de mon bras. J'étais contente et Artanis dû le lire sur mon visage.

"Ca y est? Tu peux le faire le portail?
- Nan, j'ai juste sentis que je pouvais faire de la magie! répondis-je exaltée.
- Hum quel progrès fulgurant."

Je ne répondis pas. Je tentais de sentir ce que Glistine appelait jadis la "toile" magique. Je la sentis. Je pus titiller les fils, changer leurs disposition. Là j'étais fascinée: je pouvais changer le cours des choses à Karto Stura... Je me concentrais et tissais une sortie, à un point bien précis lorsque je sus me repérer. Il ne me restait plus qu'un nouer un dernier lien.... J'ouvris les yeux. Je plantais mon regard argent dans celui froid et sec d'Artanis.

"Tu es sûr de vouloir rentrer chez toi?"

Tu es sûre de vouloir rester en vie ?
Eighir finit son sort, non sans regret. Le portail apparut. Un vortex au beau milieu d'une forêt noire... Eighir regarda Artanis. L'avait elle aimé ? L'avait il aimée ? Personne ne savait. Artanis regarda tour à tour le portail et Eighir. Il ne montra aucune stupéfaction , aucun sentiment, une fois de plus. L'assassin regarda Eighir dans les yeux.
Merci. Tu es désormais reine de cette caverne, si cela signifie quelque chose... Je ne viendrai t'embêterai plus à partir du moment où j'aurais franchi le portail...
Un silence.
Bonne chance.
Ils avaient dit ça tous les deux en même temps. Eighir s'accorda un sourire alors qu'Artanis, non désireux d'en voir plus, passa à travers le portail. Le portail disparut. La démone se retourna et s'en alla, à pied et seule, à travers sa grotte nue et vide...

Je cachais mes larmes, me retournais et partit en courant. Mon domaine, tu parles, j('étais seule et damnée. J'avais perdu tout ceuxc que j'aimais. Adieu à vous, compagnons. Peut-être qu'un jour l'idée me viendra d'appeler d'autres joueurs, pour apaiser ma solitude et me distraire de cette douleur qui sourdait en moi...