La chasse est ouverte !

Cela faisait maintenant plus d'un jour que Ronn avait enfermé Archaon dans la cellule-solarium et qu'il tentait de récolter toutes les informations possibles sur les Vampires sur son ordinateur.
Il entendait le Mehket proférer des menaces de mort de temps à autre, ça ne lui faisait pas vraiment peur : la porte était blindée, les parois en béton armé et des rayons UV ultraviolets étaient projetés dans toute la pièce dès que le suceur de vie faisait mine de bouger.
Lors de ses recherches internet, il tombait principalement sur des foutaises d'adolescent prépubères. Mais parfois, il trouvait des informations qui correspondaient avec les archives manuscrites de sa famille.
Notamment une histoire à laquelle il avait eu accès après avoir craquer trois mots de passe. Elle s'appelait : "Le Baiser de Sang".
On ne sait pas trop comment, mais le Vampire a fait ses premières apparitions cinq cents ans après la naissance du Christ. D'après certains, c'était un homme qui avait été puni par Dieu lui même après avoir commis de révulsants pêchés. Lentement mais sûrement, les vampires ont proliféré sur Terre, grâce à la soif de sang sans limite du Prince des Ténèbres, le Premier des Vampires.
Ce dernier voyageait beaucoup. Et lorsqu'il s'était installé dans la Forêt Noir de l'Allemagne actuelle, vers sept cent après le Christ, le premier damné du monde entra en rivalité avec une famille de mortels qui résidait dans la Laurainne actuelle . Les Rougemont.
Le père actuel de la famille, un grand général des armées de Martel, entrepris de faire régulièrement des battus dans les forêts germaine. La rivalité entre cette famille et le prince des ténèbres explosa au point que le Patriarche suprême des vampires jura qu'il ne mourrait pas avant d'avoir dans ses rangs tous les membres de la famille des Rougemont.
Une âpre lutte s'engagea, dans laquelle le père de famille, Rothel, brûla gravement son ennemi. Mais il du se suicider afin de ne pas rejoindre les rangs des vampires alors que ces derniers le tenaient.
Après plus d'un siècle de combat, les Rougemont, devenus maître de la chasse de vampire, transpercèrent, décapitèrent puis brûlèrent le Prince des Ténèbres. Il n'était plus.
Mais avant sa mort, ce que peut de gens savent, c'est que Le Premier Puni avait donné le Baiser de Sang à un Rougemont qui avait trahi sa famille pour rejoindre les non-morts. Il consistait à donner la majorité de la force vital du vampire à un humain par le biais du morsure, transformant sa victime en un être aussi fort que le donneur.
Après la mort du Prince des Ténèbres, choisissant à chaque fois un autre membre des Rougemont corruptibles, le Vampire de Sang - l'héritier des pouvoirs du Prince de la Nuit - faisait un Baiser de Sang à ce dernier lorsqu'il se sentait mourir.

On ne sait pas si le Vampire de Sang à perpétuer cet acte jusqu'à aujourd'hui, mais de nos jours, il ne reste plus qu'un seul représentant de la famille Rougemont...

-Putain de bordel de merde !
Ronnald avait restitué le puzzle en un battement de cœur, maintenant qu'il avait eu toute les pièces. Cette histoire était vrai, il possédait la même histoire en vieux français et gothique dans les archives de la famille. Les Rougemont avaient simplement démonté puis rassemblé pièce par pièce le manoir familial en bordure de Londre peu avant la Première Guerre Mondial.
Aucun doute possible, ce vampire, qu'il avait en son pouvoir, n'était autre que le Vampire de Sang qui possédait les pouvoirs du Prince des Ténèbres. Voilà pourquoi les autres suceurs de vie le craignait autant...

-Eh dire que je l'ai capturé... Ne perdons pas de temps, il faut contacter ce type de l'Ordo Dracul pour lui expliquer l'affaire. Je suis sûr que même une exposition prolongée à des UV artificielles n'aura pas raison du Prince de la Nuit. Et je ne peux plus me permettre de prendre d'autres risques, maintenant que je connais les enjeux de la situation... Il me faut agir avec méthode.

Ça faisait du bien à Ronnald de se parler à lui même, cela lui permettait de garder les idées plus au moins clair. Après une seconde recherche informatique et téléphonique, il réussit à faire parvenir un message au groupe de vampire auquel il venait de tuer une bonne partie des représentants...
-J'espère qu'ils comprendront...

***Cathédrale du District Londonnien, 18h34***

Alors que la cérémonie funèbre venait de se terminer, des expressions ternes, tristes et anormalement livides se dispersaient hors d'un cimetière. Une jeune femme dont les yeux reflétaient une expérience de la "vie" qu'aucune humain n'atteindrait jamais interpella Emmanuel.
-J'ai un message de la part d'un type qui m'a chargé de te dire ceci pour que tu le reconnaisse : "Dans la Bentley, c'était rigolo comme tu as dégringolé !"
-Ou... Que t'a-t-il dit ?!
-Il veut te voir, seul, dans un bar du centre ville nommé "Jocker's Bar", demain matin, vers 09h00. Il dit qu'il a "comprit quelque chose"... c'est quoi ? Il a l'air bon ?
-...

Mais déjà le ventrue était parti...

[hrp] Désolé, je me suis laissé emporté quant à la rédaction du passé de ton personnage, Sachaterrier, si ça t'embête, n'hésite pas à me le dire. Si tu trouves cool, tant mieux ![/hrp]

Emmanuel avait soif de sang. Pas la soif de la Bête, pas la faim du non-mort. Pas ce besoin vital pour sa propre survie. Non, tout ça en était très loin, et aucun artefact de l'ordre ne pourrait le diminuer. Il n'avait plus eu le cœur à vif à ce point depuis bien cinquante ans, si pas même plus.
Il désirait le meurtre, le crime, la vengeance, ce qui apaiserait sa haine, sa rancœur, son désespoir. Il avait envie de cruauté... D'un sadisme tel qu'il avait pu en faire preuve à ses débuts, et qu'il avait oublié depuis longtemps déjà. Il voulait la souffrance, la douleur. Il voulait que la mort soit une libération pour ses futurs victimes, pour qu'il puisse offrir au Rougemont la non-vie éternelle, le forçant à souffrir, et en finir avec ce prédateur maudit.

-"Jocker's Bar, 09h00".

Il croyait tenir sa vengeance, il croyait qu'il allait pouvoir se saoûler de sang. Mais le mortel avait été plus malin qu'il ne l'avait pensé. Le Jocker était proche des docks, et à cette heure, la marée empêchant le départ, bondé de matelots et dockeurs. Même lui ne pourrait faire une victime sanglante au milieu des marins qui faisaient trois fois sa carrure.
Il avait deux heures pour le séduire.
Il poussa la porte et entra dans le bar, cherchant des yeux celui qui lui avait mis rendez-vous.

"Salut, mec."
Emmanuel fit brusquement volte-face pour apercevoir la grande et mince silhouette de Ronnald. Le vampire sentait que l'humain avait peur, mais une peur contrôlée, qu'aucun humain n'aurait pu déceler. En outre, le Rougemont avait perdu son habituel rictus narquois et parfois... à la limite du psychopathe.
-Écoutes bien, suceur de vie.... Bon d'abord je...hum... m'excuse d'avoir buté le quart de ton ordre...
Puis le jeune adulte lui raconta tout concernant l'héritier du suceur de sang. Il était hésitant, craintif et il tremblait. Tout ce qu'il n'était pas en temps normal. Il souligna bien qu'il était le dernier Rougemont de la famille avec un ton légèrement hystérique.
-Eh bien, le coupa le Ventrue, vous, les humains, vous vous reproduisez vite et salement. Il te suffit dans un premier temps d'assurer ta lignée.
-Mhhh... je préfère la chasse aux vampires que celle aux femmes. Mais tu avais l'air de vouloir le récupérer à n'importe quel prix, ce Mehket. Aussi je me demandais si je pouvais t'amener faire un tour chez les Rougemonts...?

-Imbécile, pauvre vermine rampante sur la surface, tu ne comprends donc pas... Un Prédateur est un être bien plus puissant que tout ce que je puis faire seul contre lui. Personne ne connaît exactement leurs capacités, mais on s'accorde sur ça : elles sont dignes des pouvoirs des Pères des Premiers Temps.

Emmanuel envoya une petite dose de souvenirs du dernier prédateur qu'il avait vu. Un véritable monstre, qui avait déchiqueté. Il lui montra l'image de plusieurs vampires au corps déchiqueté, broyé, exsangue. Certains n'étaient même plus que de la poussière.
-Pour arrêter celui-là, l'Ordo Dracul et la Lancea Sanctum ont du mettre leur différends de côté et lui tendre un piège digne d'une chasse au fauve. Mais la moitié des ordres de Paris y sont passés. Alors qu'espères-tu mortel?
La colère montait de plus en plus. Emmanuel avait du rassembler des souvenirs qui ne lui étaient pas forcément agréable. Ses erreurs passées. Son exil. Sa chute. Et l'autre mortel ne semblait pas comprendre beaucoup plus...

-Que sais-tu sur nous? Que sais-tu des vampires que tu tues?

Ronn fut un moment déstabilisé par le flot d'image qui défilait dans son subconscient, mais rien ne surpassait l'état charnel de sa famille après que des vampires avaient investis le Manoir... Il se ressaisit et reprit d'une voix arrogante :
-Ce que je sais sur vous ? Un vampire reste un vampire quoi qu'il fasse, qu'il pense ou qu'il dise ! Ma famille vous combat depuis plus d'un millénaire ! Je sais ce que je fais. Je me répète : je l'ai eu. Votre prédateur, trop confiant, je le tiens captif sous trois mètres de bétons armés. Sous une pluie incessante d'UV D3.
Que crois-tu que j'ai fais durant dix ans ?
Comment penses-tu que j'ai survécu durant cinq ans à combattre des suceurs de vie ?
La meilleure des armes n'est-elle pas le savoir ?
Maintenant que je le tiens dans ma main et que je te propose de le livrer, tu m'insultes et essayes de me mettre sur la défensive... Et moi qui croyait que les vampires étaient sages...
Je...
*Bip. Bip. Bip*
Oups, excuse moi, c'est mon GMS.

Ronnald consulta rapidement son appareil. Il devint pâle. Son regard alla d'Emmanuel au bipeur puis du bipeur à Emmanuel. A une trentaine de kilomètres à l'Est, Archaon courrait en périphérie de Londre, après avoir vidé l'armurerie des Rougemont, libre. Il avait la moitié du visage brûlé au deuxième degré et était très, très vindicatif...

-Il... Il s'est échappé.
-C'était très prévisible, lâcha Emmanuel, à la limite de se ruer sur Ronn et de lui ouvrir la cage thoracique.
-Bon..., continua le Rougemont d'une voix vide, c'est quoi le plan ?

-Le plan? Le plan ?! Tu oses me dire que tu comptes sur moi pour élaborer un plan, stupide insecte, alors que tu viens de décimer une quinzaine de mes semblables, dont celle que j'aimais, et que nous n'avions que ce but là!
Emmanuel ragea tant qu'il tapa son poing dans le table, qui se fendit en deux sous l'impact.
Il sortit, puis rerentra.
-Si tu tiens à ta vie, misérable, soit tu me suis maintenant, et tu garde bien ta langue dans ta poche, soit tu quitte la vie dans la journée. Tu as le choix.
Il détestait cette solution, celle qui lui était venue à l'esprit, celle qu'il aurait dû mettre en place bien plus tôt. Il avait voulu l'éviter, mais c'était la seule qui lui restait, maintenant.

*Aïe ! Le Venture afini par revenir sur le point délicat qui portait sur le décès prématuré de ses amis... Mouais... leurs décès n'étaient finalement pas si prématuré...*
Le ton qu'avait employé Kâ tintait légèrement sur la folie, Ronn était persuadé qu'il n'hésiterait pas à se ruer sur lui devant l'assemblée. En dépit du fait qu'Emmanuel n'était pas taillé comme une machine de combat, il redoutait plus que tout sa morsure, d'où il ne lui resterait plus que le suicide comme option.
Un sentiment de peur submergea Ronnald : il ne voulait plus combattre seul Archaon. Les enjeux étaient trop importants, il avait un peu prit de recule et réalisé qu'il n'avait capturé le Prédateur que par pur chance.

-Euh... oui... encore désolé pour... l'incident de Witheall... Saches que je réalise l'ampleur de ma faute et que j'aimerais en savoir plus sur les nobles motivations de cet Ordo Dracul.
Redoutant encore un éventuel subterfuge, le Rougemont garda les mains dans ses poches, serrant ses deux crans d'arrêt en argent.
Voyant que le vampire ne se montra pas - trop - agressif, l'humain le suivit docilement...

...Mais où ?

-Je ne sais si pour toi, tu as fait le bon choix.
Emmanuel souffla. Soupira. Renâcla.
-Nous allons devoir mettre à profit d'anciennes connaissances.
Il se dirigeait droit vers...
-Abney Park Cemetry?!
*Décidément, cet humain ne comprendra jamais rien*
-Sache que c'est l'ambassade officielle du plus vieil ordre vampirique. Son siège officiel se trouve à Rome, et ils livrent une guerre sans merci à la religion, aux menaces pour notre race, ainsi qu'à beaucoup d'autres choses dont tu ignores, m'est avis, jusqu'à l'existence.
La Lancea Sanctum.
Emmanuel révéla une tombe avec un insigne étrange, l'ouvrit et révéla un escalier qui s'enfonçait dans les ténèbres.
-À partir d'ici, nous risquons nos vies, mais eux seuls seront assez puissants pour aider, si tu ne les fais pas exploser.
Ils étaient maintenant dans les souterrains. De nombreux squelettes les entouraients, et ils n'avaient qu'une lampe torche pour les éclairer.
Ils tâchaient d'avancer en pataugeant dans une boue épaisse et puante. Emmanuel ne fut pas surpris quand on lui bondit sur le dos et qu'on lui mit un sac sur la tête. Il n'eut que le temps de crier
-Prédateur en liberté! Votre aide est requise.
Puis "on" le bâillonna, le silence se fit autour d'eux et, suivant les habitudes de la Lance, ils furent tous deux emmenés en aveugles dans les profondeurs de Londres. Ainsi, seuls les membres connaissant le mot de passe pouvaient entrer libres d'entraves.

[hrp] Aïe... je pense que quelqu'un qui connait bien le fonctionnement du Lancea Senctum est de mise pour la suite de ce RP... je ne me sens pas vraiment apte pour cette tâche et Douyn ferait alors un joli monologue...
---des volontaires ?[/hrp]

[hrp] Je crains que nous ne soyons que deux à lire ceci, donc oublie le coup de main... Et il n'y a pas d'expert de la Lancea Sanctum... T'imagine juste une espèce de super vieille guilde un peu psychorigide, limite parano, qui se croit toute puissante, et qui en impose vachement. Mais je démarre, tu comprendras très vite. Désolé à ceux qu'y ont pratiqué le jeu si je fais des erreurs...[/hrp]

Emmanuel était attaché à un poteau. Il devinait vaguement où il était, connaissant les manière de faire de la guilde pour en avoir fait partie. Toujours bâillonné, il allait être soumis au supplice du soleil. Heureusement pour lui, il sentait toujours le froid talisman du l'Ordo Dracul sur sa peau. Apparemment, son intronisation n'avait pas fait de bruit. Tant mieux.
Il s'inquiétait plus pour l'humain, qui risquait d'y passer. Ce qui ne l'arrangeait guère, étant donné que c'était le seul qui avait le plus côtoyé le prédateur.
Tout doucement, à mesure que la nuit prenait fin, il entendait une rumeur monter. Les Lanciers, c'est ainsi que s'auto-nommaient les membres de la Lancea Sanctum, attendaient, dans des loggias ombragées de voir le Ventrue brûler vif. Mais certains, dont ceux qui les avaient arrêtés, lui et le Rougemont, doutaient. Ils avaient entendu la demande d'aide.
Kâ se mit à se débattre, et à force, il arriva à se libérer de son bâillon. Il sentit alors les premier rayon du soleil arriver sur sa peau. Il ne lui restait que trois heures. Ceux de l'ordre ne pourraient l'approcher que dans une demi-heure, le temps de referme le toit, et le tuer de manière plus... barbare, quand ils se rendraient compte de la supercherie.
-Emmanuel Kâ, dit une voix, Ventrue. Vous êtes accusé de crime contre l'état, de violation du secret. Pour ces deux faits, vous avez été envoyé en exil et bannis de notre ordre sous peine de mort. Vous revoici devant nous. La sentence pour cela est le Soleil.
-Attendez, cria-t-il. Un Prédateur est en ville. Il va tenter de tous nous détruire. Il a déjà fait exploser la moitié de l'Ordo Dracul. Il a manqué de me tuer. Seul vous, mes seigneurs, avez le pouvoir de protéger le secret de notre existence et notre survie, car il ne veut que la mort et la destruction. C'est pourquoi je suis revenu humblement me traîner à vos pieds pour demander votre aide.
Il sentit que ses mots touchaient les Nosferatus et les Mekhets de l'assemblée. Les Ventrues, eux restaient de marbre, comme toujours insensibles au pouvoir de conviction de leur semblable. La rumeur s'amplifia. Elle devint plus violente. Il entendit des cris, des réponses à sa demande. La voix s'adressa alors à lui.
-Votre sentence est reportée. Vous avez de la chance d'avoir ces colifichets de votre ordre, sans cela, vous seriez mort. Mais vous resterez attaché à ce poteau jusqu'à ce que nous ayons décidé ce qu'il advient de faire.
Les vampires sortirent de la pièce. Et le toit, petit à petit se referma.
-Merci, mes seigneurs. Vous êtes trop bon. Et l'humain, que lui est-il arrivé?
Il croisa les doigts, sous ses liens, pour qu'il n'ait pas été vidé de son sang.

[hrp] Mais cela, c'est à toi qu'il revient de narrer ton aventure... [/hrp]

[hrp] Ok, d'accord, après avoir relu une deuxième fois le backround et ton dernier post (empli de précieuses informations !), je pense finalement être en mesure de continuer... Simplement c'est dommage qu'il n'y en ait pas un de plus maintenant que Sachaterrier semble parti[/hrp]

Ronn émergea lentement d'un sommeil sans rêve. Il était allongé sur un lit en métal désagréablement froid. D'après l'humidité ambiante, il en déduit être au sous-sol, dans une cave obscure...
*...où personne ne m'entendrait crier...*
La pièce était faiblement éclairée par un lustre dont le trois-quart des bougies étaient éteintes. Ronnald fut coupé dans ses observations par l'ouverture grinçante du lourd battant d'une porte en acier.
Un vampire, à n'en pas douté, entra. Il était entièrement de rouge vêtu et portait une paire de lunettes noirs, en dépit de la noirceur des lieux. Lorsqu'il tira ses cheveux en arrière et ôta ses verres de contact, le Rougemont fut pris d'un haut le cœur : ce vampire était laid, affreusement laid. Il avait des yeux injectés de sang aux pupilles blanches, l'épiderme frappé d'une myriade de petits cratères et bien sûr des canines, jaunes comme l'urine.
Ronn, qui ne saisissait pas encore l'ampleur de la Lancea Sectum, sourit et lâcha narquoisement :
-Tu dois pas être du Daeva, toi...
Le Vampire se contenta de lui rendre son sourire et de rétorquer :
-Profites d'être encore en état de parler, ou de penser...
*Ok... c'est un Nosferatus, père m'avait apprit à bloquer mon esprit... mais j'ai oublié...*
-Je vais me contenter d'arracher des informations utiles pour la Lancea de ta mémoire avant de te détruire le cerveau.
Puis... tous deux fermèrent les yeux.
En s'exprimant dans une langue inconnue, envoyant un flot ininterrompu de visions cauchemardesques, le Nosferatus chercha à briser la volonté du jeune humain. Septième fils d'un septième fils de la famille qui avait vaincu le Premier Puni, il résista.
Du moins un cours instant.
Le combat psychique que menèrent les deux êtres était indescriptible. Le vampire avait pris la forme d'un monstre indicible en cherchant une faille dans les barrières du subconscient de Ronn. Et il finit par la trouver.
Ronnald était impuissant, il assistait à la chute de sa raison qui dura quelques battements de cœur. Il ne lui restera bientôt plus rien. Le Nosferatus avait entreprit de le vider de toute sa consistance, tous ce qui faisaient de lui un être humain.
Le suceur de vie buvait les souvenirs de l'homme jusqu'à s'approcher de sa mémoire la plus intime. L'esprit de Ronn cabra et commençait à riposter durement.
Le vampire était prit au dépourvu, jamais il n'avait rencontré telle résistance. Ronn - qui était loin d'être loyal bon - profita de ce qu'un lien mental les unissaient pour pousser sa contre-attaque jusque dans l'éther du Nosferatus.
Il y déversa toute sa haine, sa soif de vengeance, sa démence et surtout sa folie...
...il ne pensait pas un seul instant que le vampire était plus fort que lui.

Dans cette lutte improbable, alors qu'il s'était mit à saccager l'esprit du non-mort, il apprit que Emmanuel était condamné à brûler au soleil. Mais aussi qu'un cercle restreint de Nosferatus observaient le Prédateur. Voulant poussé ses recherches plus loin, il fut néanmoins interrompu par des bruits qu'il entendit dans le monde physique.

Lorsque le lien entre lui et le vampire fut tranché, tout deux perdirent l'équilibre et avaient une mine hagard. Le combat n'avait pas duré cinq secondes. Haletant et déstabilisé, Ronn en était néanmoins sorti vainqueur de cette lutte mental. Le Nosferatus, bien plus expérimenté, avait perdu mais en avait pas perdu la raison pour autant. Ils se regardèrent un long moment, l'humain s'était relevé et était en net position de force. Finalement, le vampire lâcha :
-Qui...qui es-tu ?!
Ce ne fut que maintenant que Ronnald remarqua qu'il n'avait pas été fouillé, il retrouva donc son Jericho à balles en téflon dans son holster, son poignard d'argent et sa lampe UV. Alors qu'il avait recouvert l'entier de sa motricité, il pointa le Jericho sur le front du Nosferatus et lâcha gravement :
-Je suis Ronnald Edwin Rougemont. Et je veux parler à tes chefs, sale accident de la nature.

Lentement, le vampire se releva et s'exécuta....

D'un geste théâtral, le sac qui couvrait la tête d'Emmanuel fut enlevé. Un grand Mekhet, brun de peau, aux cheveux noirs et à l'accent espagnol le regarda fièrement.
-Nous avons trrouvé pire qué lé soupplicé dou soleil... Tou condouiras nos troupes contre el Prédator...
-Glps

Emmanuel fut détaché, et enfin libre de mouvements, il fut entraîné sous forte garde dans un dédale de couloir.
-Et l'humain?
-Ha! Tou férais bien de t'en méfier. Il est plous fort qué tou ne lé penses. Il a résisté à Mikey.
Emmanuel frissona. Mikey. Le laveur de cerveau.
-Qué loui avez vous faits? demanda-t-il en parodiant le Mekhet.
Il reçut une claque.
-Insolent. Ne parles pas comme cela à ton supérieur.
C'était une Gangrel qui parlait. Même si cette race ne faisait pas souvent dans le féminisme, cela allait plutôt bien à l'espèce de caricature de teutonne qu'il avait à son côté. Fortement bien portante, les cheveux paille, le visage rougeaud, même pour une humaine, elle s'exprimait avec un accent anglais presque exagéré.
-Tou le verras bien assez tot, répondit l'hispanique.

Une porte, un couloir. Encore une porte, encore un couloir. Puis, il reconnut le vestibule de la salle de conférence. La porte s'ouvrit.
-Tiens, Rougemont. Je serais presque heureux de te voir si tu n'avais pas tué la moitié de mon ordre.
Un sourire sans sincérité s'épanouit sur les lèvres du ventrue, qui sembla aussi content de se dire qu'il pourrait le tuer de ses mains que de se dire qu'il l'aurait sans doute à ses côtés lors de la Grande Chasse.

Inutile de préciser que la prise d'initiative de Ronn avait abouti à vrai désastre. Lorsqu'il était arrivé avec Michey alias "Farfouille-Bulbe" dans la salle de conférence, il y apprit que le Nosferatus était "remplaçable" pour l'Ordre. Un Mehket lui avait même certifié qu'il pouvait tuer le vampire du cauchemar quand il voulait...
*...Cette Ordre est vraiment flippant !*
Évidemment, le Rougement ne se le fit pas redire une deuxième fois : il vida son chargeur dans les tempes du Nosferatus, par sa démence caractéristique, tout simplement. Son sang froid éclaboussant le visage du jeune, qui souriait alors froidement et appuyait inlassablement sur sa gâchette, en tenant toujours le Nosferatus. Alors qu'il avait terminé sa sinistre tâche, la tête teinte vermeil, il rechargea rapidement son arme et la pointa sur les cinq vampires présent dans la pièce.
*...Putain... tant que ça...*
-Ok, les... amis. Qu'avez-vous fait d'Emmanuel ? C'est un petit Ventrue pas très grand, mais je crois qu'au fond je...

C'est alors que la porte s'ouvrit une deuxième fois. Un homme à la peau mat, une Gangrel et Kâ entrèrent dans la salle. Ce dernier avait alors lâché d'un ton grave :
-Tiens, Rougemont. Je serais presque heureux de te voir si tu n'avais pas tué la moitié de mon ordre.
.Oh la la... mais vous bouffez des humains tout les jours... tu va pas me resservir cette histoire tout le temps ? C'était juste quelques débiles et une Daeva...
Puis il se rendit compte qu'il avait abaissé son canon, il était parfaitement à l'aise, curieusement. Peut être était-ce là un pouvoir de vampire à l'œuvre ? Le Rougemont ne le saurait peut être jamais...

Les membres de la Lancea Sectum se regardèrent d'un air entendu, le lien qui commençait à apparaître avec les lanciers, Emmanuel et Ronnald fut souligné par le commentaire du Mehket qui n'avait pas semblé être troublé par le mort de Mickey. Une fois avoir essuyé de l'hémoglobine sur son manteau et les poussé les douilles sous une étagère, il s'autorisa un débordement de joie qu'il ne s'était alors rarement accordé :
-Il me plaît, ce gamin. On en fera sûrement un bon vampire...
Ce à quoi Ronn répliqua sèchement (il restait un hériter de chasseur de vampire) :
-Hey, mec, tu oses encore émettre cette idée, je te brûle avec moi...

-Silence. Reprit froidement la Gangrel. Kâ, dis en nous plus concernant ce prédateur...

-Je n'en sais pas grand chose. Mekhet, utilisant énormément la rapidité. Il doit être brûlé, je l'ai vu utilisé le feu.
Les Mekhets présents tressaillirent.
-Il est rapide. Très rapide. J'ignore s'il veut une vengeance, ou s'il cherche simplement la destruction pure et simple.
-Tu connais son nom? questionna une petite Daeva.
-Non. Dans une chasse, ce n'est pas le genre de détail que l'on transmet. Rougemont, où est ton manoir? C'est le dernier endroit où on l'ait vu.
Un Nosferatu déplia une carte de Londres et des faubourgs sur la table.
Le premier Mekhet siffla.
-Décidément, il a réussi à échapper au Prédateur. Je crois qu'on pourrait vraiment en faire un bon...
Le regard noir du chasseur l'en dissuada instantanément.
-Peut-être pourrais-tu nous dire ce que tu en sais. Tu l'as côtoyé plus que moi, il me semble, reprit le Ventrue.
L'espagnol se pencha à l'oreille de la Gangrel, et elle sortit.
-Nous réounissons dès à prrésent oune escouade dé 50 amigos. Céla dévrait l'arrêter.
-J'en doute fort, à moins que vous n'y mettiez vos meilleurs assassins, et certains périront.
Le silence se fit dans la salle, et quelques yeux se tournèrent sur l'humain, espérant qu'il puisse leur donner le complément d'information qui leur manquait.

-Hum... il se fait appeler Archaon, commença l'humain, il peut être aussi dangereux et haineux que froid et méthodique. Ce qui m'a sûrement permit de lui échapper était qu'il ne pensait à aucun moment se faire battre ou duper par moi.
J'ai aussi pu remarquer que, pour un vampire et précisément un Mehket, le feu et le soleil n'était pas un problème majeur, pour lui. Je pense qu'il serait capable d'attaquer au zénith du soleil sans en être trop entravé dans ses mouvements...
Quant au Manoir familial, c'est seulement les intimes, sorry... D'autant plus qu'il n'y a pas grand chose à savoir : j'avais préparé une cellule aux murs d'un mètre de béton armé, une porte à double battant blindée et des lampes à ultraviolets qui le noierait d'UV s'il se montrait trop... brutal.
Rien à faire, il s'en est sorti, j'ignore comment, mais il là fait...
Pour un plan, je pense qu'il faudrait l'appâter, son orgueil reste son point faible. J'accepte, parce que je vous aimes bien... non je rigole... J'accepte, donc, de simuler une chasse au vampire quelconque mettons... ce soir. Le Mehket doit toujours traîner dans Londres, il avait dit qu'il se vengerait ou une connerie dans le style.
Plus concrètement, je pense me poster ici (dit-il en pointant un faubourg de la ville) et je poursuivrais euh... Kâ !
-Ce n'est en aucun cas...
-Ta ! Ta ! Ta ! C'est moi qui le connait, ce sera mieux avec deux visages familiers.
Le reste de vos amigos se tiendront dans les deux bâtiments aux alentours et vous pourriez alors faire votre boulot de... vampire. Bien que je vous conseille de vous munir d'armes humaines, comme des lances-flammes et des snipers à balles de téflons, mais là c'est vous qui voyez...
...Bon, d'autres questions ?

-Dites moi, Rougemont, avez vous déjà chassé le Prédateur auparavant?
Emmanuel s'était volontairement montré cynique, mais respectait néanmoins certaines des idées, plutôt bonnes pour un vampire normal, du mortel.
-Votre plan n'est pas mauvais, mais il y a des failles qu'il nous faudra revoir :
De un, le Prédateur doit être immobile pour qu'on puisse le tuer.
-Deuxio, reprit l'espagnol, nous avons nos propres armes dans cé bout.
-Ensuite, continua le Ventrue, nous ne possédons pas les bâtiments aux alentours, et nous, vampires, ne pouvons entrer sans avoir été invité dans un bâtiment privé. Donc à moins que vous ne nous invitiez chez vous...
Sourire carnassier
... nous ne pourrons pas nous dissimuler. Je propose donc de revoir l'emplacement du combat, et vous nous laissez nous charger des armes.
La Teutonne Gangrel rentra à ce moment, poussant un lourd chariot lourdement chargé de balles perforante électro-luminescente, basées sur un système de piles hydraulique.
-Le corps étant, même chez nous, constitué d'eau, la balle ne "s'allume" qu'une fois entrée, et détruit donc de l'intérieur. Nous l'attacherons avec ces cables en teflon, triple épaisseur, mais nous devrons le maintenir au sol.

Le reste de la journée passa dans l'ombre des caves à préparer les plans. Lorsque tout fut prêt, aux environs de 22h30, les 51 vampires et le chasseur sortirent, et se dirigèrent vers les bords de la Tamise. Lieu où le combat prendrait place...

*Gagné !*
Ronn n'avait songé qu'à cela une fois avoir déballé son plan totalement bidon. Il resta donc le reste de l'après midi à observer méticuleusement comment des vampires préparaient leurs assauts et apprit énormément de nouvelles méthodes concernant les moyens de tuer un vampire.
*Ces imbéciles m'ont même donné ces balles luminescentes... Je saurais en fabriquer davantage, à l'avenir...*
Il mémorisa donc à la perfection le plan final des vampires. En ajouta même des éléments pour lui, en fonction des caches d'armes et des pièges qu'il avait installé aux abords de la Tamise.
*Mon Dieu... Je crois que c'est héréditaire : les Rougemont gagnent toujours à la fin...*
A la fin de l'exposition du plan final de la Lancea Sectum, Ronnald rectifia rapidement le problème d'attirer le Prédateur : dans sa lutte avec Mickey, il avait soutiré des bribes d'informations quant à ses récentes actions. Après quelques déductions que seul son esprit déluré comprit, il affirma que le Mehket devait se situer dans ce quartier de Londres et qu'il ne lui restait plus qu'à "faire du bruit"...

A présent les lanciers attendaient la venue du Prédateur alors que le Rougemont et Kâ simulait une poursuite en tirant par ci et en frappant par là.
*Je connais Archaon... il va venir...*

[hrp] Normalement Sachaterrier devrait reprendre l'histoire ce WE, laissons le poursuivre...
Edit : finalement ce sera probablement pour cette semaine, jusqu'au 30-31.... tout revient à celui qui sait attendre...[/hrp]

[hrp] Bon ben Sachaterrier ne semble pas vouloir répondre, en dépit de me l'avoir promis trois fois. Je vais donc prendre un genre de rôle de Narrateur dans les passages en italique [/hrp]

Cela faisait moins d'une demie journée qu'il s'était échappé, et déjà Archaon humait l'alléchante odeur de l'humain qui l'avait défié dans les environs. Mais pas seulement lui, il santait aussi la présence du petit Ventrue à qui il s'était promis de le tuer. Dans un silence complet, avec une rapidité déconcertante, le Prédateur était sur un toit et sortit au clair deux magnifiques dagues en argent qu'il avait prises au Rougemont.

Le groupe d'assassin s'était dispersé sans pour autant perdre le contacte visuel de l'ensemble des chasseurs. Comme prévu, Ronn et Emmanuel se déplaçait presque grossièrement dans une basse ruelle. C'était risqué, le Mehket pouvait se rendre compte de la supercherie à toute instant. Mais l'humain répondait calmement à cela :
"Il n'est pas imbattable, son plus gros défaut est l'orgueil, il mordra à l'hameçon..."

Archaon, grâce aux puissants attributs que lui avaient conférés le Baiser de Sang, savait comment masquer son odeur. Son essence de Vampire. Mais il ne pouvait soustraire son aura au sixième sens du Rougemont. Ce qu'il ignorait. Alors qu'il s'était élancé du haut d'un bâtiment de trois étages, fonçant droit sur Emmanuel, les dagues en avant, Ronn avait anticipé cette attaque et sans même l'avoir prémédité, il poussa Kâ et encaissa l'attaque du Prédateur de plein fouet.

-Ag...
C'est ce petit onomatopée que Ronn avait réussi à prononcer avant de sombrer dans le coma, foudroyé par la douleur... et les dagues, accessoirement. Cependant l'entier de l'arsenal que le Mehket avait mis en jeu était destiné à un vampire. Pas un humain. Ce fait couplé à ses mystérieux capacités de septième d'un septième fils, Ronnald Edwin Rougemont avait de bonnes chances de s'en tirer.
Si toutefois on ne l'amochait pas davantage et lui donnait les soins adaptés dans les deux heures...

Après s'être réceptionné sur Ronn et lui avoir fracassé quelques côtes, perforé un rein et transpercé un bras, sur de lui, Archaon lâcha d'un ton plein de morgue :
-Finalement, le destin nous a remis sur la même route, Ventrue, cependant tu es tout seul, maintenant...

-Tu ne crois pas si bien dire.
Ces paroles étaient sorties de nul part, bientôt accompagnée d'une cinquantaine de vampires vindicatifs...*

[hrp] Voilà, mon perso est tout cassé pour l'instant, je te laisse retranscrire la probable baston qui va s'en suivre^^

*Je sais... ça fait film de héros de série Z...[/hrp]

[hrp] Plutôt sympa... J'aime, on garde, c'est dans la boîte [/hrp]

Ronn étant hors jeu, les Vampires reprirent les rennes. Et le carnage commença. La chasse au prédateur.
Emmanuel reprit le rôle de chef et donna ses ordres.
-Toi, l'espagnol, sur la gauche. Sabrina, tire lui dans le dos.
Tandis que lui maintenait le rythme à éviter autant qu'il le pouvait les dagues du monstre en face de lui. Petit à petit, ce dernier se mit à accélerer. La cadence prti de plus en plus de vitesse, et bientôt, Kâ n'eut d'autre choix que de se réfugier.
Il savait ce qui allait se passer. Le Mekhet essayait de le frapper, mais il s'était caché derrière un couvercle de poubelle et tenait bon. Sa rage s'accentuant, la Bête commença à se libérer, et bientôt Archaon ne put plus la contenir. Il devint fou et aveugle, frappait tout ce qui passait à sa portée, se lançait sur tout ce qui bougeait. Rien ne pouvait l'arrêter. Le Ventrue, qui avait déjà vécu cela longtemps auparavant, se coucha au sol et se força même à calmer ses pensées. Il vit rouler la tête de l'espagnol à côté de lui, et les seins de la Teutonne, rapidement suivis par ses tripes, voler dans les airs. Les membres de la Lancea Sanctum tombaient les uns après les autres, ne faisant que l'égratigner. Le Prédateur accéléra tant est si fort qu'il devint un vent armé d'une épée. Il renversa container, poubelle, un petit muret et défonça une voiture. Le Ventrue, au sol, reçut un container sur les jambes, moindre mal face à la tempête qui se déchaînait.
Puis, une fois que la Bête eut massacré, étripé, éviscéré, égorgé, mangé vomi et remis les autres vampires, sa rage redescendit et il passa dans une phase de transition, ou hébété, il se contentait de vider les corps, de les délester puis de les laisser pour les chiens. Plus un seul corps n'était debout. Tous les chasseurs de Perri avaient échoué. Et Perri, l'espèce d'homme à tout faire de la Lancea, avait fui.
-Putain de trouillard.
Emmanuel vit Archaon s'approcher dangereusement de l'humain, qui respirait encore. Mais bloqué sous la poubelle, il ne pouvait rien pour lui. Le Mekhet renifla Ronnald. En tâtonnant, Kâ cherchait une pierre à lui lancer pour le distraire et sa main toucha quelque chose de froid et métallique.
-Un flingue!
Il prit le temps de viser la colonne et tira une unique balle qui alla se loger dans le dos, lui paralysant les membres inférieurs. Le Prédateur tomba et râla. Le produit contenu dans la balle commença à faire son effet et le trou se mit à briller, puis à fumer. Archaon criait et hurlait.
Emmanuel s'extirpa tant bien que mal. Il boitilla jusqu'au Mekhet.
-Ainsi, le prince est tombé.
Il tendit son flingue sur la gorge de l'autre qui se tortillait au sol comme un poisson hors de l'eau. Il lui sourit, et rabaissa son arme.
-Je jouis de ta souffrance.
Il tira une poubelle à lui et observa la lente agonie par la lumière qui s'infiltrait dans ses veines et ses nerfs. Lorsqu'Archaon ne fut plus qu'un corps carbonisé de l'intérieur, il lui tira une balle dans la tête, dispersant les cendres dans l'air de Londres.
L'humain était mal en point, le Ventrue le porta jusqu'à un endroit sûr, où il put bander ses plaies à son aise.
Lorsque Ronnald Rougemont se réveilla, le vampire était là, à côté de lui.
-Nous avons gagné, lui dit-il simplement, soulagé.

Épilogue [hrp]Du moins pour mon perso[/hrp]

"Nous avons gagné..."
Ronn se réveilla en sursaut, tirant dangereusement ses plaies en tout sens. Après avoir lâché un petit râle de douleur et examiner la pièce dans laquelle il se trouvait, la bataille contre le Prédateur lui revint à l'esprit. Ce ne fut qu'une demie minute plus tard que son cerveau traita la phrase d'Emmanuel correctement.
Eh puis il se rappela aussi avoir commis le geste le plus impardonnable pour un Rougemont, pour un homme comme lui : il avait sauvé un vampire d'une mort certaine.
-Toi, Emmanuel !...
Son début de phrase le surpris même avant l'intéressé; c'était la première fois qu'il utilisait le prénom d'un vampire pour en nommer un. Il reprit :
-... Je t'ai sauvé la non-vie ! Finit-il part admettre, d'un ton rauque.

Puis Kâ se mit à parler, mais déjà le jeune homme élabora les scénarii possibles qui arriveraient s'il s'en allait maintenant. En entendant parler le vampire d'un "... je jure de me maîtriser, de ne jamais te mordre... hum... bien que je ne saches pas si tu en vailles vraiment la peine..."
le Rougemont, en dépit de la douleur qui lui foudroyait le corps, quitta cette pièce qui semblait être une salle d'examen d'hôpital, en plein jour. Il en déduit que le Ventrue avait toujours ses talismans. En le voyant s'éloigner en longue chemise de patient, Emmanuel lança à Ronn :
-Où vas-tu ? Tu n'as donc pas entendu ce que je t'ai dis ?
-Ouais... non... je rentres au Manoir, j'ai appris plein de trucs utiles de tes copains de la Lance.

Après avoir assommé l'infirmière de garde, on pouvait voir le Rougemont boitant sur le parking du centre hospitalier, s'éloigner en robe de chambre pointillée...

Épilogue d'Emmanuel

-Je t'ai sauvé la non-vie...
-Et je t'en suis plus que reconnaissant. Je dois admettre qu'après avoir détruit celle qui était ma raison d'être, après m'avoir fait recherché, tu as quand même fait un geste qui prouve ton humanité.
Kâ soupira.
-Je dois avouer, et cela m'arrache les crocs que je te suis redevable.
L'humain ne semblait pas entendre.
-Hey, Ronn! Je te jure de me maîtriser. Jamais je ne te mordrai... hum... bien que j'ignore si tu en vailles vraiment la peine.
Le Rougemont se leva et quitta la salle. Emmanuel murmura plus pour lui-même que pour l'autre :
-La parole d'un Ventrue jamais ne se brise, tu jouis d'une faveur certaine.

Une fois que l'autre s'en fut allé, Emmanuel regagna, par un réseau complexe de souterrain, le dernier bastion de l'Ordo. Lorsqu'il arriva sur place, les draperies de deuils avaient été ôtée, et à son entrée les douze membres se turent. Puis petit à petit, les mains se tendirent, et ce fut un échange de condoléances, de félicitations, de remerciements, d'admiration. Autant de signe de vie qui le dégoûtèrent alors que sur le mur en face de lui, Emmy le regarda avec son sourire espiègle à jamais figé.
-Sir Kâ, j'aimerais vous entretenir un instant.
Un vieux Nosferatu tout courbé, tout ridé lui tendit une carte qui le désignait comme un notaire, et lui apprit que depuis bien longtemps, la femme qu'il aimait l'avait couché sur son testament. Le vieux vampire lui remit une bague, simple, sans ornement. La bague qu'il lui avait offerte longtemps, très longtemps auparavant.
-C'est un artefact unique en son genre : il vous aidera à maîtriser vos peurs et vos angoisses. Elle le portait souvent, vous saviez, et elle l'affichait ouvertement.
Emmanuel ce soir là s'enivra de sang, mêlé de vin. Le lendemain, il fut malade.
Ce fut pour lui une semaine de déchéance, où il espérait trouver la mort dans l'alcool et le sang vicié, pour rejoindre sa bien-aimée. Au bout des sept jours, il se calma, se rappelant qu'elle voulait qu'il vive. Il vivrait donc.

-Bonjour mademoiselle, un billet Eurostar pour Paris, s'il vous plaît. ... Non, non, voyager est une passion. Un défouloir.
La speakrine au téléphone lui expliqua les modalités pratiques, et le lendemain, il était de nouveau sur les routes de l'Europe...