RP pour ceux qui n'ont rien a faire

Lyn resta de marbre lorsque les cavaliers les encerclèrent. Elle ne saisit pas son long katana qui était accroché dans son dos. Elle ne sortit pas non plus son poignard, mais il était soigneusement caché dans la manche de son kimono, prêt à l'emploi.
Les chevaux leurs tournèrent autour jusqu'à former un cercle parfait, puis ils s'arrêtèrent. Les chevaux étaient petits et rapides, tous avaient une couleur foncée. Les hommes portaient des habits amples dans les tons de brun foncé. Leurs visages étaient voilés par du tissus, seuls leurs yeux étaient visibles.
Lyn se douta que ces centaines de cavaliers faisaient partis de la tribu de Karadem, les hommes des plateaux sablonneux qui entouraient les montagnes. C'était un peuple guerrier, sans être barbare. Il possédait un code d'honneur bien spécifique. Bien qu'ils ne commettent de massacres sans raison, ils étaient réputés pour leur férocité.
C'était la première fois que Lyn en voyait. C'était sa mère, au cours de ses nombreuses histoires, qui lui en avait parlé. Elle savait qu'ils ne les tueraient pas s'ils ne leur donnait pas de raison de le faire.
Elle s'avança d'un pas, la tête haute, et dit d'une voix ferme mais respectueuse :

-Cavaliers de Karadem, je vous salue. Nous sommes des modestes voyageurs, et nous nous rendons à pélerinage à Mertas-Lun. Pouvez-vous nous expliquer la raison d'un tel déploiment de force? Il me semble que nous ne sommes pas sur votre territoire.

Lyn s'inclina brièvement, attendant la réponse des cavaliers.

Hil, résté relativement muet depuis l'histoire des élus, réfléchissait. Il ne savait pas quoi faire, lorsque, le chef apparament, pris la parole :
"Nous avons eu vent que les élus étaient arrivés. Nous ne vous voulons pas de mal, juste vous escorter."
Hil se concentrait pour déchifrer les paroles, mais il n'y arrivait pas... Heureusement que Kid lui faisait la traduction en chuchotant!
"Nous mettons à votre disposition des chevaux ainsi que des vivres, car le voyage jusqu'a Metras-Lun est long. Acceptez vous?"
Hil n'avait pas trop confiance, il laissa donc le choix à ses compagnons.

Lyn se raidit légèrement, mais ne laissa rien paraître. Elle colla un sourire poli sur son beau visage. Mais elle réfléchissait intérieurement à toute vitesse. Comment les hommes de Karadem avaient-ils pu être au courant de l'arrivée des Elus? Ce peuple guerrier refusait d'avoir recours aux chamans. Ils ne prenaient pas le magie au sérieux, la force et l'adresse au combat étaient selon eux suffisantes pour dominer. Peut-être un nouveau chef était arrivé au pouvoir et avait instauré de nouvelles idées...
Mais Lyn savait que ce brusque changement de situation ne présageait rien de bon. Dans ce monde immortel, le changement y prenait peu de place, chaque chose mettait des lustres et des lustres à se faire. Un changement aussi brusque aurait certainement de lourdes conséquences.
Les chamans avaient le pouvoir, de temps à autre, de prévoir le futur proche. Mais quand survenaient des bouleversement de la sorte, il leur était impossible de prévoir quoi que ce soit. Lyn aurait voulu que sa mère soit là pour la conseiller. Mais elle était seule et devait prendre elle-même les responsabilités.
Elle s'inclina à nouveau face aux cavaliers et dit d'une voix posée:

-Je vous remercie de votre offre, nobles cavaliers. Avant de poursuivre notre voyage, peut-être accepterez-vous de nous offrir votre hospitalité durant quelques heures. Nous souhaiterions vivement nous entretenir avec votre chef.

Le même cavalier pris la parole:

-Je suis Kearas, le bras droit de notre chef. Il sera sûrement ravi de rencontrer les Elus. Montez chacun en croupe d'un de nos chevaux.

Lyn se tourna vers ses compagnons, leur fit un léger signe de tête. Elle se tourna vers Kearas, et en un bond elle se retrouva assise en croupe derrière lui. Les cavaliers la regardèrent d'un oeil à la fois noir et surpris, mais le cavalier en question parut amusé. Lyn avait fait preuve de culot en s'installant en croupe du membre le plus important de la companie, mais elle devait s'assurer leur respect.
La troupe se mit en route, s'éloignant momentanément de Mertas-Lun.

La petite troupe se mit en marche, les collines abrupte et les pics défilaient sous les yeux de chacun, le sol était poussiéreux, des buissons rachitiques qui avait réussi à survivre poussait sur les côtés du chemin, d'autres arbres plus robustes comme les conifères, solidement fixé sur leur racine, se balançait au grès du vent qui descendait les pentes, quelque petit nuage blanc dans le ciel azur se mouvait tranquillement, quelques oiseaux blancs passèrent au-dessus de leur tête, faisant entendre leur mélodie.

"Si je puis me permettre, on ne se dirige pas vers votre village"

Le bras droit s'arrêta, suivit de tous ses compagnons, il fit retourner son cheval et regarda Cìrdan droit dans les yeux.

"J'avais oublié que c'était toi qu'était venu vagabonder près de notre centre d'entraînement, ton père à du intervenir de justesse pour que ta vie soit sauve, enfin tu aurais toujours était en vie mais dans un bien sale état"

Regardant son passager qu'était Lyn, un effarement complet marquait ses traits.

"A voir la stupeur de la fille je parie que vous n'en avez pas touchez un mot à quiconque"

L'homme remit son cheval dans l'axe de la route, le vent soufflait lentement, secouant l'herbe jaunit par le soleil, Cìrdan regarda sa sœur, l'amertume d'avoir caché quelque chose se lit dans la pupille de ses yeux, il baissa sa tête pour ne pas avoir à affronté ce que sa sœur aurait exprimé maintenant qu'elle venait d'apprendre qu'il avait failli détruire son existence.

"Pour répondre à ta question : Non ! nous ne vous emmenons pas chez nous, mais dans un endroit plus en sécurité pour vous appareiller et vous rencontrerez notre chef"

Les cavaliers relâchèrent la bride et les chevaux reprirent leur course effrénée, Cìrdan fixa le sol pour n'avoir aucun contact visuel avec quiconque.

Lyn regardait Cirdan : qu'elle était cette histoire ? Alors comme ça, Cirdan avait été sauvé de justesse des griffes des cavaliers...Personne n'était au courant de cette histoire. Lyn était quasiment sûre que même Attala n'en savait rien.
Pendant tout le trajet, la jeune fille bouillait intérieurement de colère contre son frère : comment avait-il pu faire une chose aussi folle ! Les cavaliers de Karadem n'étaient pas réputés pour leur bonté...
Kereas du sentir le bouillonnement intérieur de la jeune fille. Il se tourna vers elle et dit :

-Ce jeune homme est courageux, mais imprudent. Heureusement que son père était là. Nous sommes sans pitiés envers les fouineurs dans son genre.

Cette dernière remarque énerva Lyn au plus haut point, mais elle se garda bien de le montrer. Elle répliqua très calmement :

-Pourtant mon frère n'est pas du genre fouineur. Il a une âme d'aventurier. Il n'avait absolument pas l'intention de s'introduire chez vous et de vous voler quoi que ce soit.

Kereas sourit de toutes ses dents.

-C'est ton frère ? C'est ce qu'il me semblait. Tu dois donc être la fille d'Attala. Tu lui ressemble beaucoup. Exactement la même flamme fière dans les yeux.

Lyn écarquilla les yeux.

-Vous connaissez ma mère ?

Kereas sourit à nouveau.

-Elle a passé quelques temps au sein de notre peuple, bien avant ta naissance. Son départ à causé de grands remous dans notre peuple.

-Ah bon ? Pour quelle raison ?

Mais le cavalier ne répondit pas. Lyn se sentit soudain découragée. Son frère avait failli se faire tuer par les hommes de Karadem, sa mère avait vécu parmi eux, et avait apparemment eu une grande importance pour eux...
La troupe arriva devant une falaise. L'entrée d'une immense grotte était gardée par quelques hommes masqués. Les cavaliers entrèrent dans la grotte. Des torches étaient allumées le long des murs. Ils traversèrent une grande tenture faite de tissu léger, puis débouchèrent sur une immense caverne. Là, il y avait quelques très grandes tentes en tissu épais. Tous descendirent de cheval. Les cavaliers menèrent les cheveux sous une des tente. Kereas laissa le sien au soin d'un autre homme et fit signe aux étrangers de le suivre.
Ils entrèrent dans une tente. Des pièces étaient formées par des tissus plus légers. Kereas leur expliqua :

-Je vais annoncer votre arrivée au chef. En attendant, lavez vous dans ce baquet et mettez les vêtements que l'on va vous apporter. Il y a de quoi manger là bas. Des servantes sont à la disposition des invités.

Il les salua puis sortit. Lyn regarda ses compagnons et son frère, puis se tourna vers le grand baquet d'eau fumante. Elle s'avança et enleva son kimono, sans se soucier du regard des autres. Elle se détendit grâce à la chaleur, enleva la couche de crasse qui la recouvrait à cause du voyage, puis sortit rapidement pour laisser la place aux autres.
Kereas entra dans la tente à ce moment là, alors qu'elle était nue. Il détourna prestement le regard. Cela fit rire intérieurement Lyn : qu'il est facile de faire rougir un homme...En lui jetant un regard, l'homme de Karadem lui tendit une belle robe bleue indigo ample, ainsi que des bijoux fait en lapis lazuli.

-Notre chef désire que vous portiez ceci. C'est un grand honneur, reservé aux invitées de marque. Il vous offre ceci en souvenir du passage de votre mère.

Lyn s'en saisit et l'enfila. La robe était très belle, retenue par une ceinture tressée de fils d'or. Les bijoux seyaient parfaitement à la jeune fille. A ce moment là, une servante entra. Quand elle vit Lyn, elle s'exclama, la main sur la bouche :

-Attala ! Attala est de retour!

Kereas la fit taire du regard et dit sèchement :

-Non, ce n'est pas elle.

Les compagnons de Lyn regardaient la scène avec des yeux ronds. Kereas se tourna vers eux et dit d'une voix sèche :

-Le chef sera bientôt prêt à vous recevoir, dépêchez vous de vous préparer.

Il sortit de la tente.