Rudes lois...(complet)

Carys posa un premier pied sur le sol de la terre sainte, vêtue de ses plus beau habits de voyage. Sa première impression ne fut pas particulièrement convaincante...
À peine sortie de sa luxueuse cabine – qu’elle jugeait d’ailleurs trop petite à son goût -, elle fut envahie par la chaleur. Elle sentait ses cheveux plaqués sur la tête à cause de sel, l’odeur des embruns semblait ne plus vouloir sortir de ses narines.
Elle jeta un coup d’oeil furieux vers le détachement de soldats qui venaient à elle, comme s’ils avaient été les seuls fautifs de son mal-être.
L’officier à la tête de la troupe s’inclina devant elle.

- Dame Carys, je suis chargé de vous escorter à votre père, si vous voulez bien me suivre...

Elle daigna à peine lui adresser un regard et passa devant lui comme si de rien était, le forçant à accélérer le pas, s’il voulait se tenir à sa hauteur.

- Ai-je un palanquin à ma disposition ? demanda-t-elle de toute sa hauteur.
- Euh… non, pardonnez-nous, Dame, un palanquin serait bien trop voyant, nous ne souhaitons pas qu’il vous arrive un quelconque malheur…

Elle lui lança un regard outré. On lui apporta une pouliche d’un blanc neigeux. Elle était magnifique, fière et noble. Carys se dit qu’elle était faite pour elle, ce qui rattrapa légèrement le palanquin.
Elle grimpa d’un geste leste et gracieux sur sa monture, plaça sa robe blanche sur sa croupe et donna le signe du départ.

Ils chevauchèrent une journée durant et s’arrêtèrent pour la nuit. On érigea une tente pour la jeune femme où elle pu se rafraîchir et ôter sa lourde robe, aidée de ses servantes.
Le jour suivant ressemblât fortement au premier, à la différence qu’en fin d’après-midi, ils furent attaqués.
Le premier à périr fut le chef des gardes, d’une flèche dans le cou. Son cheval, en sentant l’odeur du sang, se cabra et entraîna le cheval d’un autre garde, il mourut en touchant le sol, la nuque brisée.
Une pluie de flèche s’abattit sur eux. Carys lança son cheval au galop, faisant preuve d’un sang froid étonnant. Elle fut peu après suivit par une poignée de gardes, les autres périrent l’instant suivent.
Deux moururent encore durant la cavalcade et deux autres restèrent en arrière pour permettre à Carys de se sauver, toujours suivie par un garde.
Ils chevauchèrent des heures durant, ne laissant aucun répit à leur monture. Ce ne fut que lorsqu’ils furent presque sûrs d’avoir semer leurs éventuels poursuivants qu’ils s’accordèrent du repos. Leurs chevaux étaient en nage et n’auraient pas tenu quelques minutes de plus au train de folie dans lequel leurs maîtres les menaient.
Carys se tourna vers le dernier garde restant. Elle était légèrement haletante.

- Je pensais que ma sécurité était assurée ! s’emporta-t-elle. Comment ce fait-il que je me sois faite attaquer !

Elle n’avait aucune considération pour le garde qui avait peut-être perdu des êtres chers durant cette attaque.
Sans attendre sa réponse, elle se mit à inspecter furieusement ce qui leur restait. Le tout tenait dans un sac : quelques vivres, à peine de quoi tenir une journée, quelques pièces d’argent, les bijoux de la jeune femme et c’était tout…

Le Franc, totalement désintéressé de la jeune femme qu'il devait escorté, vaqua à ses occupations, toujours les mêmes après qu'il ai combattu.
Il nettoya ses différentes blessures à l'eau clair en y ajoutant un remède sarrasin, à base de plante qui accéléré prodigieusement la cicatrisation des plaies, et les pensa soigneusement avec des bouts de tissu.

L'homme ne fit guère attention à sa protégée et enleva le sang de sa francisque, cette hache de lancée germanique était une de ses armes de prédilection. Bien lancée, elle pouvait aisément tué un homme ou au pire lui infligé de terribles blessures.
Avec un soin méticuleux, il fit de même pour ses habits et sa côte de maille, il se trempa les mains dans le petit ruisseau et s'aspergea la tête, le temps devenait lourd et orageux.

La femme gémissait de plus en plus, elle lui parlait d'un ton méprisable et il en avait tellement marre, qu'il voulait la laissé ici, seule.
Mais son devoir le rappela très vite à l'ordre, il devait l'escorter jusqu'à son père, et peut-être avec de la chance gagné en échange de l'argent ou mieux rentré en France.

Le soldat rompu le silence à sa manière : "Nous reprendrons la route dans 3 heures, le temps que nos chevaux se reposent en attendant, calmé vous et attendez. Nous arriverons chez votre père dans 2 à 3 jours si tout se passe bien..."

Il sortit son cimeterre court du fourreau et le tendit à la jeune femme: Tenez, c'est léger, une arme d'une grande qualité, solide, tranchant et léger... leurs forgerons sont pour le moins habiles, je vous le donne, ça vous servira peut-être si on ce fait attaqué"

Carys ne daigna pas s'activer, au lieu de cela, elle s'assit sur un rocher, au loin, maudissant le soldat entre ses dents.
Lorsque celui-ci s'approcha, elle fut choquée par ses paroles, il osait lui donner des ordres, à elle !!!
Un outrage ! Elle s'apprêtait à le lui faire remarquer de manière fort venimeuse lorsqu'il lui mit entre les mains un fourreau renfermant une épée. Le poids de l'objet manqua de la faire tomber. Et il appelait cela léger !
Elle le regarda d'abord avec surprise puis avec un profond mépris avant de reporter le même regard sur le garde.

- Et que voulez-vous que je fasse avec ça?!

Elle tenta de la soulever, et, à sa grande surprise, elle lui parut bien moins lourde. Son expression, en revanche, ne changea pas d'un poil.

- Je ne sais même pas m'en servir !

Pour prouver ses dires, elle dégaina la lame de façon fort maladroite et esquissa quelques pas avec, tentant d'exécuter quelques figures qu'elle avait vu faire par certains gardes de son père.
Elle échoua lamentablement, manquant de peu de se blesser.
Elle lança un regard tueur au garde, comme si c'était de sa faute.

Le garde manqua de s'étouffer en dissimulant son rire, mais le regard hautain de la noble le calma aussitôt, il baissa la tête, et la tourna de gauche à droite :

"Hum, je vois, je vais vous apprendre à le manier et ainsi... vous défendre... enfin bon...car ce n'est pas avec cela que vous ferez grand chose"

En montrant du doigt son couteau, Tibérias ne trouva pas ses mots, il la regarda droit dans les yeux, avant de la dévier, car il ne voulait pas de problème avec son père en parraissant insolent.

Il enleva la hachette de sa ceinture avant de l'envoyer dans un arbre en face de lui, enleva ses protections aux jambes et aux bras, sortit son épée et jeta son fourreau au sol, il la regarda et dit : "allez en garde, défendez vous comme vous pouvez !"

Lorsque l'homme l'observa, Carys oublia un instant de garder son masque de mépris, le détaillant à son tour. Le regard du garde commençait à friser l'insolence lorsqu'il détourna le regard. La jeune femme continua à l'observer sans ciller, le regardant faire, jusqu'à se qu'il se mette en garde face à elle, et l'attaquant.
Carys para l'attaque de justesse, plus par instinct qu'autre chose.
Elle ressentit le choque dans tout le bras et fit une grimace de douleur.
Pour se venger, elle tenta de répliquer, en vain, sa lame fut arrêtée bien avant de toucher sa cible.

- Comment voulez-vous que je me défende avec ça ?! Je ne parviens même pas à la garder correctement en l'air !

"Avec l'entraînement" lui souffla une voix dans la tête, qu'elle dédaigna, elle voulait passer ses nerfs sur quelqu'un et le garde avait le malheur d'être la seule personne à des lieux à la ronde !

Le soldat la supporta difficilement mais c'était le seul moyen de rentré chez lui, et puis elle était pas si horrible que cela... Elle était belle, d'une rare beauté...
Mais le pire, c'est qu'elle avaient les bras trop fébrile pour porter un cimeterre...
Une arme dite légère.
Ah les nobles... ils ont peut être plus de culture que les autres, mais au niveau physique : c'est le néant...

"Sauf votre respect madame, il vous faut persévérer d'avantage, mais d'abord on va mangez, j'ai un peu faim..."