[Aventure] Un drôle de petit objet

Comme tous les premiers lundi du mois, Alphonse était sorti de sa cachette pour retrouver trois de ses amis. Ces derniers lui avaient donné rendez-vous dans un établissement dont l'enseigne comportait un "M" jaune d'une taille gigantesque, presque aussi grand qu'un humain. Ils s'était avéré que ce genre d'endroit jetait presque autant de nourriture que ce qu'ils vendaient, une aubaine pour les quatre compères qui s'étaient levés de bonne heure et sans déjeuner, tout cela dans le but de se rencontrer, comme ils le faisaient chaque mois.
Il y avait là Oglok, un troll d'un bon gabarit, mesurant une bonne quarantaine de centimètres et qui pouvait avaler un big mac entier et avouer qu'il avait encore faim.
Venait ensuite Derkin Houppekin, un gobelin dont le commerce d'allumettes venait de grimper en flèche depuis la vague de froid qui s'était abattue sur la ville.
Enfin, il y avait Chantelin Paragraphe, un brownie qui semblait être le seul des trois à ne pas être dérangé par le froid.
Alphonse s'était couvert d'un manteau de laine pour sortir. Habitué à la chaleur humide de son grenier, il n'aurait pas pu faire dix pas avec la froideur de ce vent. Malheureusement, ils ne pouvaient pas entrer dans l'édifice, le va et vient des jeunes gents qui y travaillaient ne leur laisseraient pas beaucoup de répit. Derkin avait consenti à utiliser une de ses allumettes, gratuitement malheureusement, afin de faire un feu dans une vieille boîte de conserve. Les quatre compères déjeunaient tranquillement tout en bavardant :

- ... et alors j'ai sauté sur le toit de la niche, mais ce bougre ne voulait pas me lâcher. Il s'est pris un revers de ma massue, je crois qu'il s'en souvient encore, dit Oglok en montrant son levier de vitesse qui dépassait tout le monde.
- Mon cher Oglok, je vois que tu est toujours aussi vigoureux, dit Chantelin, pourquoi ne me laisse-tu pas écrire un poème sur tes prouesses?
- Parque ça ne remplace pas un bon pin dans la face!

Les quatre compères rirent aux éclats et Oglok finit d'engloutir son deuxième big mac.
Alphonse, qui grignotait un morceau de frite, remarqua un petit objet luisant dans la veste de Derkin. Ce dernier, dont le long nez dépassait d'une cagoule, s'en aperçut et cacha tout aussi rapidement l'objet aux yeux du teuz. Après tout, si le gobelin ne voulait pas montrer sa trouvaille, c'était son droit .
Le repas dura deux bonnes heures, durant lesquelles Oglok devait régulièrement remettre Chantelin en place, ce dernier voulant absolument écrire une histoire dont il était le personnage principal. C'est avec l'estomac repus et les jambes légèrement chancelantes que les quatre compères se quittèrent, gavés de plaisanteries, de boutades... et de big mac.

Comme la journée était encore loin d'être finie, Alphonse décida de prendre son temps et de ne pas emprunter de Rat Taxi pour son voyage de retour, après tout il connaissait le quartier par cœur et un peut de marche l'aiderais à digérer son repas.

Trixy se tenait la, fragile et fluette, perchée sur un brin d'herbe au bord d'un trottoir crasseux.Elle se regardait dans une flaque d'eau, qui emplisait un creux dans le ciment.Les résonnements des pas brutaux des humains fendaient l'air tout autour, mais la fée s'en moquais bien...Elle ressera son manteau, composé de oton prelevé sur une carcasse de peluche, et s'envola en douceur.
Elle survola un chapeau, pour se retrouver au milieu de la route, observant son petit coin de verdure, le "ParcPivoine", trente mètres carrés de gazon tondu, un noisetier, deux écureils et elle...
Elle soupira, puis se posa sur la rive opposée du fleuve d'asphalte.
Elle leva un regard epuisé vers le ciel grisâtre, puis se retourna doucement, se retrouvant nez à nez...Avec un teuz...
Elle ne remarqua même pas le bonhomme jouflu, et decolla, voletant à 3cm du sol.

(Arg, que de redondances! x] )

Alphonse resta quelque peu béat devant la petite fée. Elle semblait mélancolique, comme si elle n'attendait plus rien du monde qui l'entourait. Son manteau de coton lui donnait l'air de se poser sur un petit nuage, aspect fortement renforcé par le fait qu'elle se déplaçait en volant à bas le sol.
Le teuz se sentit un peu peiné pour elle, il aurait bien voulu pouvoir lui remonter le moral, mais il ne savait pas comment.
L'inconnue déambulait sur le trottoir, s'écartant à peine lorsqu'un passant posait son pied là où elle était. Alphonse voyait bien qu'elle jouait avec le feu, il suffisait d'un seul écart pour qu'elle soit réduite à un tas de petites fleurs.

La fée regarda l'ombre d'une botte la recouvrir, elle ne se sentait plus la volonté d'esquiver cette-fois ci. Lentement elle leva la tête pour apercevoir les crampons d'une basket. Le temps sembla se ralentir durant lequel elle ferma les yeux, acceptant ce qu'il allait lui arriver.
Un grand "boum" retentis, signe que la chaussure s'était abattue. Mais si elle était morte, alors pourquoi entendait elle encore les sons de la ville?

Elle se réveilla sur le sol, à quelques centimètres du mur d'une boutique. Sa tête lui tournait et elle ne savais pas bien ce qu'elle faisait là. Devant elle, il y avait quelqu'un d'étrangement familier... c'était le teuz d'il y avait cinq minutes.
Alphonse avait réagit par pur réflexes lorsqu'il avait vu la basket s'écrouler sur la fée, il avait plongé et empêché la petite de finir en dessous.
Il guettait le moment où elle reviendrait à la réalité. Lorsque ce fût le cas, il souffla.

- Dis-moi petite, ça va pas bien? Te mettre volontairement sous la chaussure d'un humain! Mais qu'est-ce qui t'est passé par la tête?

Trixy se resaisit lentement, puis lança un regard étonné au Teuz qui la criblait de questions...
Elle redeploya ses ailes diaphanes pour se redresser, puis epousseta sa robe.

-Merci, lacha t'elle avant de sourire.

Elle voleta a un centimètre du sol, devorant le Teuz du regard.

-Incroyable...

La fée semblait revivre, so nteint pâle reprenait des couleurs.
Elle remit pied a terre, penchant la tête sur le côté en souriant.

-U nautre sans âge!C'est magnifique!
Elle tendit une main frêle au Teuz.

-Trixy, on m'appelle Trixy "Belle", enchantée!

Alphonse était quelque peu étonné par ce soudain regain de vitalité. Il n'aurait jamais pensé que sa seule présence suffirait à rendre le sourire à quelqu'un.
Conformément à ce qu'il avant souvent vu chez les humains, il saisit la main de Trixy et y déposa un baiser.

- Enchanté Trixy, je m'appelle Alphonse Tournevis. A vrais dire, je ne m'attendait pas à ce que tu réagisse de la sorte, il faut dire que tu semblait bien déprimée dix secondes en arrière. Mais de là à te jeter sous la semelle d'un humain... il y a quelque chose qui te tracasse?

Il avait joint la parole au geste en entamant une marche tranquille, loin des chaussures humaines. Les deux alfs auraient le temps de bavarder tranquillement tandis qu'Alphonse rejoignait son refuge.

Trixy enfouis rapidement ses mains grêles dans les "poches" de son manteau, et sourit au Teuz.

-Hihi...non, ce n'est pas ça...C'est juste...Que je m'ennuie, il n'y a presque jamais de Sans âge dans les environs, alors...Je m'ennuie tout simplement...

Elle soupira, puis sourit de nouveau a Alphonse.

Le sens de la logique des fées échappait totalement à Alphonse. Elles avaient vraiment leur propre mode de pensée, se dit-il. Immanquablement, ce genre de comportement lui fit penser à son paysage féérique qu'il avait quitté, il y a de cela six ans.
A l'époque, compter le temps était quelque chose de totalement nouveau pour lui, mais il avait très vite appris à savoir interpréter les Grandes Aiguilles de la Destinée Fatale et Inéchangeable, qu'étaient les aiguilles d'une horloge. Cela grâce sa colocation dans des foyers humains.

Trixy était réellement en train de revivre depuis qu'elle avait rencontré le teuz, elle voletait un peut partout, s'amusait à slalomer entre les passants tandis qu'Alphonse devait rester bien proche du mur pour espérer ne pas se faire écraser.

- Je vais te montrer la famille d'humains que je sert, lui avait-il dit, nous, les teuz, n'avons pas le temps de nous ennuyer lorsqu'un doit sans cesse veiller à la bonne vie d'une famille. Cela peut paraître harassant, mais ça s'avère toujours payant, et puis, nous ne sommes pas obligés de "toujours" répondre à l'appel de la maison.

Ils finirent par traverser une petite rue où plusieurs numéros étaient indiqués. Alphonse en choisit un parmi les autres et se glissa sous l'immense portail métallique menant à un petit jardin (de taille humaine). Il remonta la gouttière par un système de monte-charge qu'il avait élaboré et se glissa sous le toit.
Une fois arrivé dans son domaine, le teuz se dirigea vers la boîte d'allumettes. Il s'en saisit d'une et donna un grand coup sur le côté de la boîte, ce qui fît s'allumer le bout, dégageant une vive chaleur l'espace d'un instant, puis il s'en servit pour allumer une bougie qui éclaire bientôt l'ensemble du domaine. Ses sculptures, mobilier et objets apparurent aux yeux de la fée.
Alphonse tira d'un coin sombre, une seconde pantoufle identique à celle qui lui servait de lit, un peut poussiéreuse, mais en bien meilleur état. Il s'assit dessus et commença à verser un peut de liqueur de fruit dans deux dés à coudre.

Filnilon Lafarfouille n'avait prêté qu'une vague attention à l'Ebulitron à Particule Succulente qui indiquait, à en croire leur énergie raciale respective, qu'un Teuz et une fée (sujet intéressant pour la recherche, nota-t-il cependant) étaient passés près de son repaire souterrain.

Le Klok'Tomte poussait une épaisse parois en fer pourvu d'une vitre horizontale renforcé, c'était un masque de fer ignifuge aux humains, d'après ce que lui avait dit le gobelin qui le lui avait vendu. Il cherchait à isoler un coin de son laboratoire, un endroit noirci par mieux-vaut-ne-pas-savoir-quoi (comme il répondait à la question).

-Cette fois, ça va marcher ! Avait-il lâché entre ses lèvres pincées.

*BAOUUM*

Les humains, trop pressés, "concentrés" et totalement insensible aux explosions en partie alimentée par l'Art Succulent n'entendirent rien du bruit sourd causé par la énième élaboration de Mécanisme Piquant Et Parfois Brûlant (pièges) ratée de l'inventeur.

En revanche, les deux Alfs qui étaient passés auparavant avaient du tout entendre...

Le bruit de l'explosion fît sursauter Alphonse, qui renversa malencontreusement la bouteille de jouet plastique qu'il tenait dans sa main, répandant le contenu sur le sol.

- Et zut! C'était ma dernière bouteille! Il venait d'où ce bruit? Je n'avais jamais entendu un son pareil auparavant, probablement un autre Sans-Âge qui s'est installé plus bas. En tout cas il va m'entendre! Au prix ou coûte la liqueur de framboise de nos jours...

Accompagné de Trixie, le teuz entreprit de faire le chemin en sens inverse. Il était persuadé que ce son venait d'en bas, sous la terre. Son affinité avec la maison de ses maîtres l'aidait dans ses réflexions, il lui semblait clairement avoir ressenti ça dans le sous-sol.

-OUAIS ! J'ai enfin réussi à isoler la matière dépondérée inerte/vitale ! Ha ! Ha !

*Bip ! Bip ! Bip*, gémit l'Ebulitron à Particule Succulente.

Filnilon s'approcha distraitement de sa vieille machine tout en enclenchant la reproduction de plusieurs bombes comme il venait d'en tester. Oh ! Des Alfs approchaient ! Bon, de toutes évidences, ce Teuz et cette Fée (Ah, mais oui ! Une fée ! Il allait pouvoir relancer son projet Modulateur du Colibri à Inductions Bizarres !!) ne trouveraient pas tous seuls sa demeure. Mais la Fée pouvait se révéler être un sujet d'étude intéressant, il fallait qu'il la... les voit.

Il ne lui restait plus qu'à mettre un peu de charbon dans son Amplificateur à Voix Héliumée pour les guider jusqu'à son entre, du moins la fée.
Cette décision prise, il activa manuellement une machine grande comme un pouce humain et parla dans son Respectable à Onde à Provenance Buccale (micro). Si son invention fonctionnait (et il n'en doutait pas une seule seconde), sa voix en suraigu devrait se répercuter dans tout le sous-sol à trop haute fréquence pour que les Hommes ne l'entende.

-La Fée, approche un peu que je te "subcopie" les... hum... Le Teuz, la Fée, venez chez moi, que je vous explique la provenance de tout ce boucan : Prenez à gauche, oui, voilà, fit-il en vérifier leur déplacement sur son Ebulitron à Particule Succulente, après prenez à gauche, parfait. Vous voyez la trappe ? Soulevez là eh puis c'est tout droit... Oups ! Attendez que je désactive certains Dispositifs à Implosion Instables et Nocifs. A y est ! C'est ouvert !

De plus en plus étrange. Le comportement de cet étranger ne disait rien qui vaille à Alphonse. Heureusement, il avait pensé à stocker quelques Ogams dans la maison de ses humains, on n'était jamais à l'abri de rien.
Grâce à l'utilisation d'Ansur (le Savoir), des contours lumineux sur le sol lui indiquèrent clairement l'ouverture menant à l'antre de cet inconnu.

- Pourquoi n'ai-je pas été prévenu plus tôt? Pensa-t-il...

A l'aide de Fracasse-Visseur, son tournevis qu'il portait sur son dos, il entreprit de soulever le morceau de cailloux qui lui permettrait d'entrer dans le Domaine de l'Alf.
La fée et lui entrèrent alors dans un tunnel rappelant fortement l'Ombilic, mais dont les parois étaient garnies de filins métalliques qui illuminaient la progression des deux personnages.
Soudain, une voix suraigüe résonna à leur approche. Se bouchant les oreilles au premiers abords, le propriétaire du Domaine dût s'apercevoir de leur incommodité car la voix devînt soudain plus audible et moins stridente :

- La Fée, approche un peu que je te "subcopie" les... hum... Le Teuz, la Fée, venez chez moi, que je vous explique la provenance de tout ce boucan : Prenez à gauche, oui, voilà, après prenez à gauche, parfait. Vous voyez la trappe ? Soulevez là eh puis c'est tout droit... Oups ! Attendez que je désactive certains Dispositifs à Implosion Instables et Nocifs. A y est ! C'est ouvert !

Dispositifs à Implosion Instables et Nocifs? Alphonse ne connaissait qu'une seule race d'Alf capable d'un langage aussi farfelu : ils venaient de débouler dans le Domaine d'un Klok-Tomte.
Il resta sceptique, autant il appréciait les inventions que créaient ces inventeurs, lesquelles pouvaient très s'accorder avec le quotidien humain, autant, ils pouvaient faire sauter la baraque sans même l'avoir voulu.
De toute façon, qui que soit ce gars là, il allait devoir expliquer comment cela se faisait que lui, un Teuz n'ai jamais ressenti sa présence au sein de la propriété de la maison de ses humains avant aujourd'hui.
Trixy et Alphonse arrivèrent peu après devant une lourde porte métallique, fabriquée à partir de gros boulons, vis et clous de machines humaines ainsi que de morceaux de ferraille divers et variés. Il entrepris d'ouvrir la porte et déboula dans l'atelier de l'inventeur.

[hrp]Je finit volontairement à ce niveau pour te laisser le loisir de présenter ton Domaine.[/hrp]

[hrp] Je n'avais pas spécialement imaginé le laboratoire du Lafarfouille sous la demeure dont ton Teuz est le gardien. Je vois mal comment il aurait pu mécaniquement tromper l'atavisme même de la race de ton Alf ! Mettons qu'il est dans la maison d'à côté ou dans un réduit des égouts à la base prévu pour stocker les outils de maintenance.[/hrp]

A peine le Teuz avait-il ouvert le battant grinçant de la porte qu'un tube d'un noir de cendre se déploya brusquement contre lui et la fée pour ne libérer qu'un frêle crachin d'étincelles à peine chaudes.

-Mince ! S'exclama alors le Klok'Tomte. J'avais oublié le Tube à Pyrorayons Oranges ! Vous avez de la chance qu'il n'a pas marché cette fois-ci, sans quoi j'aurais encore du ramasser tous vos cendres pendant au moins une heure !

Pas vraiment rassuré, les deux Alfs balayèrent la salle du regard. Il avait devant eux une étagère fatiguée à la charpente bancale contenant un amoncellement titanesque d'instrument farfelus et biscornus pouvant varier en taille du pouce de la Fée au volume d'un chat obèse.
A droite, une machinerie complexe jouxtait l'armoire ouverte : l'Ebulitron à Particule Succulente. C'était visiblement un boitier d'ordinateur recouvert de plaquette de cuivre. La vitrière en avait été ôtée pour laisser voir une machinerie complexe croisant les circuits imprimés et le soufflet d'une forge en passant par l'ADN de chaque Alf conservé dans des bocaux insalubres.
Le coin de la pièce à l'opposé des trois créatures était un espace dégagé réservé à l'expérimentation d'armes et Autres Rigolotries (les inventions de Filnilon étaient comprises dans ces deux seules catégories) : un lieu cramoisi où traînait des fioles, marteau et éprouvettes.

Sur la paroi du fond trônait une armoire en fer sur laquelle était frappé l'écriteau suivant : "Composants divers et variés, risque de vapeur toxique et réactions radioactives".
Le pan du mur droite était orné d'un curieux complexe de leviers, manettes et autres interrupteurs. La paroi entière était tapissée d'un complexe réseau de câbles électriques lumineux, clignotant ou inerte. Une télévision humaine était l'aboutissement de tous ses fils. Cette dernière était pour l'instant éteinte.
L'espace à gauche était visiblement réservé à l'entrepôt des Grandes Machineries à Ne Tester Qu'à Distance. L'endroit était sombre et recouvert de bâches. Il valait mieux ne pas effleurer la moindre excroissance, par ici.

Le Klok'Tomte ôta ses gants plein de suifs et tendit la main à ses invités :

Allez ! Salut à l'humaine ! Moi c'est Filnilon Lafarfouille !

[hrp]Un dernier truc tant que j'y pense : le passage avec ton micro à ultrason est un peut inutile car les humains sont aveugles aux Sans-Âges à cause du Feth Fiada, ce qui vaut tant pour l'apparence que pour les sons.[/hrp]

Alphonse observa l'étrange endroit, fruit de l'ébullition démente de l'esprit du Klok'Tomte. Il reconnaissait certains objets pour en avoir déjà vu dans certaines maisons et se disait que c'est ici qu'atterrissait une partie des déchets matériels des humains.
Lorsque l'inventeur de toutes ces "choses" leur apparut, il plissa légèrement le nez, cet Alf empestait le cambouis et des traces d'huile de moteur s'étalaient jusque sur sa barbe. Heureusement, il avait eût la délicatesse de retirer ses gants afin de leur offrir l'accolade.
Machinalement, il serra la main du Klok'Tomte, ça aussi il l'avait déjà vu faire, il savait que toute bonne relation commençait par une bonne poignée de main, aussi il ne lésina pas sur la franchise de sa poigne.

- Enchanté Filnilon, je m'appelle Alphonse Tournevis, dit -il en pointant du pouce son fidèle Fracasse-Visseur dans son dos, en fait je me demandais surtout ce qui se passait ici lorsque j'ai entendu une explosion, mais j'étais loin de me douter que quelqu'un avait élu domicile ici.

Sur la dernière réplique du Teuz, Lafarfouille avait perdu son sourire exubérant et affichait présentement une mine un peu plus grave :

-Ah, Ça... C'est une longue histoire ! Venez plutôt nous allons discuter... hum... là-bas !
Il désigna ensuite la partie la moins encombrée de la pièce, à savoir l'espace pour les expériences, rendu noirâtre par diverses d'explosions ou pire encore.

-Hum, reprit le Klok'Tomte, en fait je ne suis pas très habitué à recevoir de la visite... Surtout pas des Fées... Bien, en fait je pense pouvoir vous confier un petit secret : Je suis à la recherche d'un petit objet - je ne peux pas vous en dire plus sur sa nature. C'est un objet très... particulier qui, entre de mauvaises mains, pourrait avoir des effets dévastateurs...

...J'ai appris récemment qu'il était entre les mains d'un gobelin vendeur d'allumettes...

...Mais je ne vais pas vous embêter avec ça ! Eh vous, Mr. Tournevis ? Quelle est votre histoire ?

La mention de l'objet qu'il avait aperçu en possession de Derkin fît relever un sourcil du visage d'Alphonse. Finalement, il se demandait s'il ne devrait pas s'inquiéter davantage pour son ami.
Puis il se souvînt de l'autre question de Filnilon, et décida de rapidement changer de sujet.

- Et bien je doit dire que ça fait un petit moment que j'arpente la Mosaïk. En termes humains, on pourrait dire "quelques années", je ne suis pas encore bien familiarisé avec cette étrange notion qu'est le "temps", mais je pense que plus je côtoie cette famille chez lesquels j'ai établit mon Domaine, cela commence à venir. Heureusement, il me reste un petit stock de produits des Royaumes Éternels, de l'alcool de chenille et de l'herbe à fée, ça me permet de reprendre mes esprits lorsque je ne comprend plus rien au fonctionnement des géants.
Mais dis-moi, tu a l'air d'avoir un sacré laboratoire ici, tu n'est jamais sorti faire un tour?

[hrp]Je fait encore une aparté qui pourra t'être utile : la notion de "temps" et "d'apprentissage" sont des choses purement humaines. Les Sans-Âges préfèrent largement employer les Ogams qu'apprendre des choses. Cependant, ceux qui ont goûté à l'éveil peuvent apprendre diverses compétences, mais ces connaissances peuvent se perdre aussi rapidement qu'elles peuvent s'apprendre.[/hrp]