Maeria

Maeria

Un soleil éclatant, un soleil bleu, et c’est tout ce dont on a besoin pour être heureux. Le grand-père de Val disait souvent cela, et aujourd’hui, tout portait à croire qu’il avait raison. Rien qu’à regarder le temps magnifique éclairer la campagne, Val sentait des ailes lui pousser. Il les imaginait, magnifique ailes de libellule, comme celle qu’il avait trouvé et qu’il conservait précieusement. Il savait que cette aile appartenait à un être magique, car elle avait quelque chose de différent qu’une simple aile de libellule : elle mesurait deux mètres de long sur cinquante centimètres de large et elle brillait d’une magnifique lumière dorée. C’est ce qui avait poussé Val à quitter son village pour explorer Maeria. Il voulait retrouver le propriètaire de cette aile. Le ou la propriètaire. Une fée. Il en était sûr. Elle avait perdu une aile et lui allait la lui restituer. Autant se rendre à l’évidence, trouver une fée était impossible, mais Val gardait espoir. Val gardait toujours espoir, et c’est peut-être cela qui a rendu son destin si grand.
Il avait trouvé l’aile devant sa maison, elle trônait, là, sur une souche d’arbre, et dès qu’il la vit, il avait su qu’il ne la quitterait jamais et qu’il ferait tout pour la rendre à la fée qui l’avait perdue. Il n’avait que dix-huit ans, mais déjà il savait qu’en restant à Losthill, le village où il vivait, il ne lui arriverait jamais rien de palpitant, d’incroyable. Il décida donc de partir à l’aventure, au petit bonheur la chance. Personne n’avait tenté de l’en empêcher car à Losthill, chacun pouvait décider de ce qu’il ferait de sa vie par lui-même. Il partit un matin de printemps, des rêves plein la tête mais un seul objectif : trouver la fée et lui redonner son aile.