Terre découverte.

1: Surprise en surprise

Eric venait à peine d'avoir dix ans et pourtant, il fallait que ce soit lui qui aille au magasin du coin, pour remplir le garde-manger familial. Où est le problème? C'est simple, habitant dans la campagne et du coup étant plutôt isolé, le magasin le plus proche se trouvait à quelques kilomètres.
Et c'était un pauvre gosse de dix ans qui allait se taper cette marche seule.
"Bandes de fainiasses, 'faut que je fasse tout dans cette famille, vous verrez bien quand je serai mort et bouffé par les vers. Z'aurez beau gueuler, vous serez en tort."
Et il marmonnait ces quelques phrases pendant une quinzaine de minutes, juste avant qu'il ne se rende compte qu'il n'était pas seul.
Une ombre se faufilait de buissons en buissons et semblait le traquer comme un prédateur guettant sa proie. Il ne marmonnait plus, il tremblait, sa mère lui avait raconté des dizaines de fois ces histoires où des adultes complètement givrés enlevait les petits enfants, les éventrait et mangeait leurs tripes.
Bon c'était surement éxagéré, mais la morale était claire, si un gars pas très frais s'approche de toi,soit tu cours soit tu crèves. Mais Eric avait appris à se défendre en s'entrainant à donner des coups de batons dans le troupeau de moutons du voisin et savait du coup comment neutraliser le plus rapidement un ennemi: donner un coup relativement puissant dans les parties intimes. Au détriment des moutons...paix à leur àme.
Il pris le baton le plus robuste qui lui était à portée de main et se retourna vers le buisson, décidé à lui faire regretter l'envie de l'avoir suivi. Il couru en sa direction, et frappa de toutes ses forces dans le tas. L'être vivant découvert jailli de sa cachette. C'était son chien, Max. Le chien se tortillait, tout en étant en boule pour se protéger d'un éventuel autre coup. Il faisait peine à voir.
Aussitôt, il jeta son arme, un humble morceau de bois, et s'agenouilla vers Max, pleurant:
"Merde, Max mais pourquoi tu m'as suivi? Excuse-moi j'ai cru que...excuse-moi!"
Le chien se releva comme si la douleur était passé. Pourtant un coup si puissant dans les parties aurait envoyé n'importe qui dans le coma pour plusieurs jours.
*Ah oui c'est vrai...il est castré. Merci, mon Dieu."
La bête lui sauta amicalement au visage pour le lécher, comme s'il avait oublié qu'il avait été frappé y a deux minutes.
Eric se releva, caressa l'animal, tout en demandant gentiment:
"Mais pourquoi tu m'as suivi mon bonhomme? On t'a toujours appris à rester à la maison."
Le chien en guise de réponse, lui lécha grossièrement le derrière et entreprit de le machouiller.
Eric se leva, pris le chien par la nuque et cria:
"C'est quoi ces manières? Mon derrière n'est pas un bout de viande... tu m'entends?"
Un doute l'assaillit.
"Et merde..."
Eric ôta d'un geste une boulette de viande accrochée à son jean. Maintenant il savait où était passé son repas de midi. Encore une de ses foutues farces de son frère, qu'il détestait particulièrement."
J'aurai du regarder où je m'était assis à table...tant pis, je crois que tu va faire le reste du trajet avec moi, pas envie de me taper encore la moitié du chemin pour te ramener."
Et il continua sa route, son chien courant joyeusement autour de lui.

Mais il s'arrêta à une bifurcation du chemin, qui contournait un très grand terrain, ce qui faisait un détour d'au moins un kilomètre.
"Manquait plus que ça, c'est plus des jambes que j'aurai quand je reviendrai, mais des moignons bouffés par l'usure. Roh et puis merde, je traverse ce foutu terrain, le proprio l'est pas content et ben je lui fait vomir ses testicules, affaire réglée."
Il enjamba la cloture et fit signe à son chien de le suivre. mais il n'était pas du même avis. Il n'aboyait plus, il jappait, cet endroit le terrifiait.
"Mais viens, y a personne, pas la peine d'en chier une pendule."
Il le tira par son collier et l'animal se laissa finalement faire.
"Si on coupe tout droit, on gagne une bonne dizaine de minutes, ce qui est pas rien."
Voila qu'il parlait au chien comme à un humain....Ok la solitude ça rend taré, mais à ce point...
Le terrain était vraiment immense, mais ça restait un simple pré, le plus incroyable était que tout appartenait à un seul homme. Sa fortune devait être aussi grande que ce terrain.
Cependant quelque chose gisait au milieu de l'herbe. Une masse sombre tacheté de rouge. Il accoura vers la chose. C'était un magnifique taureau, mais avec le ventre ouvert, les intestions sortant. Il eut envie de vomir, mais surmontant son propre dégout, il s'écria:
"Ainsi, ma mère avait raison! Des gens s'amusent bien à enlever et éventrer des être vivants pour se nourrir de leurs tripes!"
*Oulah du calme Roméo, d'abord c'est pas un humain, il a pas été enlevé et ses tripes ont pas été bouffés, donc arrête de raconter des conneries alors que t'es déja con comme ça."
Enfin revenu à la raison, il observa le corps, aucune mouche ne tournait autour et aucun vers n'y remuaient encore, il était donc mort très récemment. Mais le spectacle restait atroce, le sang ruisselait encore de ses entrailles....vraiment horrible.
"Non Max, mange pas ça!"
Trop tard. Comme quoi l'humain est complètement différent de la bête.
"Super j'ai un chien avide de viande fraiche maintenant."
Mais la bête s'en fichait, elle piochait joyeusement dans le cadavre et avalait les morceaux les plus juteux....beurk.
Mais si la bête était récemment morte, alors celui qui avait fait ça était encore dans les parages...
Une main lui prit l'épaule et il crut alors que c'était la fin pour lui.
Il se retourna brusquement et observa son aggresseur, c'était un fermier à l'àge plutôt avancé, une fourche à la main.
"Nom di diou! Qu'est-ce t'as foutu à mon bestiau, spice di ptit salipiau!"
*J'suis dans la merdeeeee...*

A suivre.

[hrp] pas mal j'ai adoré se gosse de dix ans à de la ressource !!! [/hrp]

[Hrp]Merci, j'envisage une suite un peu plus...extravagante.^^
En tout cas, ça fait plaisir que quelqu'un l'ait lu. [/Hrp]